Reconnaît le modus operandi ( mode opératoire)  de ton grand Cheikh et conforme toi aux exigences de ce mode opératoire.

Si le Guide éduque par des paroles sache que ton madad (flux) passera par des paroles.

Si par contre il éduque par son silence sache qu’il est du niveau supérieur et ne t’entête pas à vouloir converser à outrance cherchant ton madad dans une terminologie désignant des sciences que tu n’as pas expérimenté comme lors de ton premier Jazb ( attraction). 

Lorsque tu fut attiré pour la première fois dans la présence du Quds ce ne fut pas par des paroles ou des discussions mais par une pratique assidue de la prière sur le Prophète saws tel que nous l’a recommandé le coran sourate Al Ahzab verset 56.

Le problème majeur de nos jours c’est que les aspirants après la première attraction ne disposent pas du Siir de la Salatoul Fatiha qui doit être le guide lors du voyage nocturne personnel. ( La Salatoul Fatiha ayant trois niveaux dixit Cheikh IBrahim Niass)

Ibn Arabi disais : Quand il n’y aura plus de maître la prière sur le Prophète Saws sera le seul maître.

Même si il y a des prédispositions chez le disciple , si pratique assidue de cette Salat il n’y a pas l’esprit reste voilé par la doxa  et le fait moutonier risque de s’installer ainsi qu’une panorama restreint.

L’on ne peut se mentir sur la réalité de son état : la goutte d’eau des eaux stagnantes ne voyage que très peu tandis que celle de l’océan est en perpétuelle mouvement.

Les discussions et terminologies en Dieu pour Dieu procurent des haals ( états mystiques) mais les makams (stations) et hautes compréhensions sont au delà de la bien-pensance collective.

Le récit de Khoudar rta et Moussa Aleyhi Salam dans le coran en est un exemple probant.

Dès lors celui qui avance dans sa marche se démarque complètement par sa compréhension et donc de facto par sa méthodologie il court le risque d’être considéré comme un marginal spirituel n’agissant plus comme la masse car ayant agit au préalable comme eux il constate qu’aucune réelle augmentation  n’en découle.

Dieu est au delà du jargon et de la terminologie à mon humble avis des savants comme Cheikh IBrahima Niass et Seydi Mohamadoul Michri qui avaient une connaissance épiphanique voir intuitive on très tôt compris que tous ne pourraient pas acquérir une réelle compréhension et pire ne pourrait même pas l’accepter ( certains esprits fermés ayant conceptualiser le Créateur qui est au delà des limites de la pensée) .

Le warid ne vient jamais à celui qui n’est pas prêt à l’accepter.

Et donc par cette terminologie les Cheikhs invitent les aspirants à une réflexion poussée et un zikr permanent sachant que certains parmis eux atteindront l’instase et pour les autres à défaut d’atteindre l’instase s’installe un semblant de compréhension jumellé aux fruits de la première attraction ce qui est loin d’être négligeable.

Les grands Cheikhs ont toujours eu des disciples plus instruits qu’eux maîtrisants toutes sortes de connaissances livresques.

Mais c’est par le Madad (flux) et une haute compréhension des théophanies du divin (apparitions)  qu’ils ont pu guider leurs disciples.

Car la mystique c’est avant tout un vécu et non une restitution des concepts ou une maîtrise du jargon même si il faut reconnaître que l’appropriation de ce jargon par le disciple est quasi indispensable pour la marche (Seyru).  C’est donc là un paradoxe mais on sait que la mystique est par excellence le lieu du paradoxe.

En définitive connaît le mode opératoire de ton Siir (secret) et travail dessus au lieu d’éparpiller tes efforts vers des assrars (secrets) qui n’activeront jamais la réalité de ton secret.

Le warid sauf exception ne vient pas à celui qui n’est pas prêt à l’accepter.